En Juillet 1991, à la veille de mes 4 ans, Jean Alt, mon grand-père, meurt. Il emporte avec lui, ses souvenirs de missions scientifiques dans les contrées les plus éloignées et les plus rudes du monde : l’Antarctique et l’archipel de Saint-Paul-et-Amsterdam.

Pour ma grand-mère, Gabrielle, cette disparition est dure à vivre, et rapidement elle se plonge dans les histoires des expéditions polaires, achetant toutes les nouvelles publications sur le sujet et ne ratant pas un seul reportage télévisé sur la faune polaire.

En 1993, mon père, Jean-Claude Alt, apprend qu’un glacier a été nommé, en Antarctique, en l’honneur de Jean. Cette grande nouvelle transforme alors Gabrielle en réelle passionnée du continent blanc.

C’est cette passion que ma grand-mère (et donc indirectement mon grand-père) m’a transmise petit à petit au fil des journées passées en sa compagnie.

Un après midi, après qu’elle m’ait raconté « le glacier Alt et l’Antarctique » je lui promis de prendre un jour ce glacier en photo.

En 2008, Gabrielle décède à son tour, nous laissant le fruit de son travail d’archivage sur le sujet.

Le gamin a bien grandi (quoique) et est aujourd’hui bien conscient de la difficulté de tenir sa promesse. Quand bien même j’arriverais à mettre les pieds en Antarctique, il serait probablement impossible d’accéder à ce glacier, tellement les distances sont démesurément grandes et les conditions météorologiques difficiles. Mais accroché à cette utopique promesse de gosse à sa grand-mère, je cherche depuis plusieurs années à reprendre la suite de son travail, principalement en essayant de retracer, à partir des archives familiales et témoignages d'anciens collègues de Jean récupérés ici et là, les 2 missions polaires auxquelles Jean Alt a participé pour le compte de la Météorologie Nationale Française en 1954-1955 sur le district de Saint-Paul-et-Amsterdam et en 1957-1958 en Antarctique.

Ce site amateur me permet ainsi dans un premier temps de partager le résultat de mes recherches avec les personnes intéressées par l’histoire des pôles ; dans un second temps de participer à ce qu’on n’oublie pas le travail réalisé par ces pionniers des sciences polaires modernes.

Dans un troisième temps, j’espère qu’un jour il me permettra de faire partager ma propre expérience dans ces contrées reculées, et peut être, qui sait, un jour publier une photo du glacier Jean Alt.

A.A., avril 2015